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Paul Otlet : le Belge qui a inventé Internet avant Google (et sans les cookies)

12/10/2025 Ludique

Ou comment deux juristes belges ont fait mieux que la Silicon Valley avec des fiches cartonnées.
Il était une fois, dans la paisible Belgique de la fin du XIXᵉ siècle, un juriste visionnaire qui avait une idée totalement folle : rassembler toutes les connaissances humaines en un seul endroit. Pas pour en faire un réseau social, pas pour vendre des aspirateurs sur Amazon, non. Juste pour que l’humanité devienne un peu moins stupide.

Cet homme, c’était Paul Otlet, né en 1868, et accompagné de son complice Henri La Fontaine, futur prix Nobel de la Paix (un truc qu’on décernait encore à des gens utiles à l’époque).

Le premier Google, mais en papier

Otlet et La Fontaine se sont mis en tête de classer le monde entier (Non, pas mon dentier, j'ai dit "Le monde entier"). Rien que ça. Ils ont donc inventé le Répertoire Bibliographique Universel (RBU pour les intimes), une sorte de moteur de recherche en version analogique : pas de serveur, pas de fibre, juste 18 millions de fiches soigneusement rangées dans des tiroirs.
Imagine un Google où chaque requête te demande de traverser 6 kilomètres d’archives au lieu de cliquer sur un lien sponsorisé. Pas de captcha, pas de pub pour des baskets, juste du savoir pur, trié par des gens qui croyaient encore à l’intelligence collective (pas artificielle, hein).

L’internet avant l’octet

En 1895, soit 70 ans avant le premier ordinateur, nos deux compères avaient déjà conceptualisé un « internet physique » : un index mondial de la connaissance, organisé, interconnecté, et destiné à être consulté par n’importe qui. Ils voulaient créer un Web humain, sans algorithme pour décider à ta place ce que tu dois lire. Un genre de Wikipédia avec des cravates, des moustaches et des tampons encreurs.
Pendant ce temps, le reste du monde découvrait l’électricité et les moustaches cirées.

Le savoir pour la paix (concept aujourd’hui considéré comme utopique)

Nos deux juristes étaient convaincus qu’informer, c’est pacifier. Que la connaissance, partagée équitablement, rendrait le monde plus juste.  Aujourd’hui, l’humanité a conservé la partie « partage », mais remplacé « connaissance » par « mèmes de chats et théories du complot ». Mais à l’époque, on rêvait grand : leur Mundaneum, installé au Cinquantenaire de Bruxelles, occupait 150 pièces et servait de base de données internationale, consultable par télégramme ! (Oui, avant le Wi-Fi, on faisait du ping en morse.)

Paul Otlet, prophète du Web

Dans les années 1930, Otlet écrit qu’un jour, « toutes les choses de l’univers seront enregistrées à distance à mesure qu’elles se produiront, formant l’image mouvante du monde ». Autrement dit : le cloud, le streaming, les réseaux sociaux, la télésurveillance, et probablement les stories Instagram du chat de ta cousine. Sauf que Paul Otlet imaginait ce réseau pour connecter les chercheurs du monde entier (non, j'ai déjà fait la blague), pas pour vendre des NFT de singes pixelisés. Et lui, il pensait « éducation universelle », pas « abonnement premium à 9,99 € par mois pour éviter les pubs YouTube ».

De la fiche au data center

Le projet s’est effondré avec la seconde guerre mondiale. Les nazis ont détruit une partie des archives, probablement parce qu’ils avaient déjà compris le danger de laisser l’humanité devenir trop instruite. Mais l’idée, elle, a survécu. Le Mundaneum a déménagé plusieurs fois avant de s’installer à Mons, en 1993.
Et devinez quoi ? En 2010, Google a installé son tout premier data center européen… juste à côté !
Le hasard fait bien les choses, ou alors c’est juste que Google aime bien stocker ses serveurs là où on a déjà classé l’humanité à la main.

Le vrai cloud était belge

Paul Otlet voulait un monde où la connaissance circule librement, pour le bien commun. Un siècle plus tard, on a le même principe… sauf que la connaissance est monétisée, filtrée par des algorithmes, et qu’il faut accepter 300 cookies pour accéder à un article sur la biodiversité. Le rêve d’Otlet n’est pas mort, il s’est juste fait racheter par Alphabet.
Alors, la prochaine fois que vous demandez à Google si votre chat peut manger du chocolat, ayez une petite pensée pour Paul Otlet. Lui aussi voulait vous répondre. Mais avec une fiche en carton, pas une pub pour Royal Canin.

Source :
Slate.fr

Cet article a été écrit avec un combo IA + bon sens humain. Parce que l’un sans l’autre, c’est souvent foireux !

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