
Peut-on vraiment se libérer du monopole américain sur la tech ?
Ah, boycotter les produits américains ! Une noble quête qui, si elle était si simple, aurait déjà été accomplie depuis belle lurette. Pourtant, partout autour de nous, une pomme croquée, une prairie verdoyante ou un sourire béat devant une série en streaming nous rappelle la présence omniprésente des géants de la tech américaine. Mais ne désespérons pas ! Des alternatives européennes existent, tout en reconnaissant que se défaire totalement de l'influence américaine relève d'un défi très difficile, mais pas insurmontable.
Pourquoi cet état d'esprit ?
Les récentes frasques de Donald Trump ont exacerbé les tensions transatlantiques. Son soutien tacite à Vladimir Poutine dans le conflit ukrainien et ses critiques acerbes envers l'Europe ont conduit à une remise en question de notre dépendance aux produits américains. Par exemple, Trump a suspendu l'aide militaire à l'Ukraine, accusant les dirigeants européens de faiblesse et de dépendance excessive envers les États-Unis. Ces actions ont terni l'image des États-Unis et renforcé la volonté européenne de s'émanciper de cette influence.
Mais est-ce seulement une volonté ou un rêve impossible ?
Google, l’incontournable ?
Essayons d’imaginer un monde sans Google. Sans compte Google, on perd immédiatement :
- YouTube (et son avalanche de pubs ciblées – une torture moderne digne d’un épisode de Black Mirror),
- Un smartphone Android pleinement fonctionnel, sauf à se lancer dans des alternatives techniques comme /e/OS ou GrapheneOS, qui restent complexes pour le commun des mortels,
- L’accès simplifié à des tas de services tiers, qui, par "simplicité" (ou par fainéantise ?), proposent une connexion via Google (même ChatGPT, censé être une alternative, propose de se connecter avec un compte Gmail, Apple ou Microsoft).
Le problème majeur, c’est l’interconnexion des services Google. Même ceux qui veulent en sortir finissent souvent par y revenir, faute d’alternative aussi pratique.
YouTube : le pire du pire ?
YouTube est un gouffre à publicités, et c’est voulu. Tu veux une expérience fluide sans pubs ? Payes ton YouTube Premium. Ah, mais même là, les créateurs sont incités à insérer des pubs dans leurs vidéos. Alors, on a droit au combo gagnant :
- Des pubs automatiques avant et pendant les vidéos,
- Des intégrations sponsorisées dans le contenu lui-même,
- Une algorithmie qui privilégie les contenus monétisés, donc une culture du "putaclic".
Oui, il existe Peertube, une plateforme décentralisée et open-source… Mais soyons honnêtes, qui l’utilise réellement en dehors des geeks militants ?
Android, l’illusion du choix
Android a beau être open-source, la version que tout le monde utilise est sous le contrôle total de Google. On pourrait croire qu’on a le choix, mais ...
- Les applications du Play Store reposent sur les services Google (même si elles sont libres !),
- Les alternatives comme F-Droid existent mais sont limitées en nombre d’applications.
- Installer un OS alternatif demande des connaissances techniques et du temps, quand le téléphone n'est pas verrouillé volontairement par son constructeur pour ne pas installer autre chose qu'Android Google.
Tant que les solutions alternatives ne seront pas aussi accessibles, ergonomiques et complètes que les services américains, on restera coincés dans cet écosystème.
Amazon et les alternatives
Amazon est présent partout, mais il existe encore des alternatives viables (ouf!) :
- CDiscount (français et efficace),
- Back Market (spécialisé dans le reconditionné),
- AliExpress (oui je sais, c'est chinois ...), qui vend souvent les mêmes produits qu’Amazon à des prix inférieurs (mais avec un délai de livraison plus long).
Pour autant, ces alternatives souffrent d’un manque de notoriété et ne bénéficient pas de la même logistique ultra-rapide qu’Amazon.
Streaming : Encore une illusion
Netflix, Amazon Prime, Disney+… Les plateformes de streaming américaines nous inondent de contenus, souvent de qualité discutable. L’effet vitrine de quelques blockbusters masque une bibliothèque remplie de productions rapidement oubliables.
Et le pire ? Le coût : cumule les abonnements, et tu te retrouves à payer plus cher qu’un forfait TV classique (voir même un crédit bagnole si tu les prends tous) !
Les alternatives ? Arte.tv propose des contenus gratuits et de qualité, mais souffre d’un manque de budget face aux mastodontes US.
Microsoft : toujours présent partout
Microsoft domine encore le marché des PC avec Windows et Office 365. Mais pourtant, des alternatives sérieuses existent :
- Linux Mint (français à la base, Irlandais à présent, accessible, avec une préférence vers la version LMDE),
- LibreOffice ou OnlyOffice (des alternatives à Office365 qui font le boulot),
- Leviia (un cloud souverain européen conforme au RGPD).
Les services de Zaclys peuvent présenter un grand intérêt sur beaucoup de points (et pour un montant totalement dérisoire).
Mais combien d'entreprises sont prêtes à faire le switch ? La réalité, c’est que l'écosystème Microsoft est trop bien ancré dans le numérique et nos dirigeants sont totalement hermétiques et ignorants des solutions alternatives.
l’indépendance, un mythe ?
Réduire notre dépendance aux produits américains est possible, mais dans la vraie vie, c’est une autre paire de manches. Google, Microsoft, Amazon et consorts sont tellement enracinés dans nos usages quotidiens qu’on finit toujours par y revenir, de gré ou de force.
La vraie question est donc : voulons-nous réellement nous affranchir de cette domination ? Ou sommes-nous juste résignés à ce que l’Amérique garde la mainmise sur notre vie numérique ? A vous de voir !
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