
Un avenir Open Source comme solution viable ?
L'incident récent impliquant Crowdstrike a paralysé une grande partie du monde, mettant en lumière une vérité déplaisante : notre dépendance quasi aveugle aux services des géants de la tech. Ma petite analyse rapide face à cette fatalité.
En voyant les faiblesses de Windows - ses mises à jour incertaines, ses innombrables bugs, et sa politique de plus en plus lucrative et complexe - ne serait-il pas temps pour les entreprises et les particuliers de se tourner vers des alternatives open source ? Est-il vraiment sensé de continuer cette hémorragie financière et l'utopie de sécurité promise par Microsoft, ou devrions-nous envisager des solutions comme Linux ?
Windows : un géant aux pieds d'argile
Microsoft Windows, bien qu'omniprésent, présente des failles béantes. Prenons l'exemple de la mise à jour d'octobre 2018 de Windows 10, qui a provoqué la perte de fichiers personnels pour de nombreux utilisateurs. Ajoutons à cela les vulnérabilités critiques plus récentes, comme celles exploitées par WannaCry en 2018, le ransomware Conti en 2022, ou encore les failles PrintNightmare et ProxyLogon, qui ont été largement médiatisées et utilisées par des cybercriminels pour prendre le contrôle à distance des systèmes. Il est clair que les solutions propriétaires de Microsoft ne sont ni aussi sûres ni aussi fiables qu'elles le prétendent.
L'Open Source, une alternative viable
L'open source offre depuis bien longtemps une alternative robuste, fiable et flexible. Linux, par exemple, est un système d'exploitation open source reconnu pour sa sécurité et sa fiabilité. Les distributions telles que Red Hat et Debian sont utilisées par des entreprises du monde entier pour leur capacité à offrir des solutions personnalisables sans les contraintes des logiciels propriétaires. Contrairement à Windows, Linux n'est pas sujet aux mêmes types de failles de sécurité critiques, et les correctifs sont souvent déployés plus rapidement grâce à une communauté de développeurs passionnés et compétents.
La Souveraineté Numérique : un enjeu crucial pour la France
La souveraineté numérique est devenue un sujet brûlant en Europe. La France, malgré ses efforts, dépend encore largement de Microsoft pour ses infrastructures. Cette dépendance pose des questions de sécurité et de confidentialité des données (Voir le rapport de la CNSP (AVIS N°2023-06 DU 12 SEPTEMBRE 2023 SUR LA SOUVERAINETE NUMERIQUE). Selon un rapport de Mediapart, la France continue de renouveler ses contrats avec Microsoft pour ses administrations, malgré les préoccupations croissantes concernant la protection des données et la souveraineté numérique.
Aujourd’hui, trois géants américains détiennent 65% du marché du cloud mondial : Amazon Web Services (AWS) à hauteur de 32%, Microsoft Azure à hauteur de 23% et Google Cloud pour 10%.
Les entreprises françaises, elles aussi, se tournent massivement vers des solutions cloud comme AWS, Azure et Google souvent sans considérer les alternatives plus sécurisées et localisées. Pourtant, il existe des solutions européennes qui respectent les normes de sécurité et de confidentialité, telles que OVHcloud ou Scaleway (et non, ce ne sont pas des liens sponsorisés, j'men fous !).
L'exemple Allemand et sa police à la mode linux
L'Allemagne a pris des mesures audacieuses en matière de souveraineté numérique. L'année dernière, la police allemande de la région du Schleswig-Holstein a décidé de se passer de Microsoft sur leurs postes de travail, optant pour des solutions open source comme linux et la suite bureautique LibreOffice Cette transition a permis de renforcer la sécurité tout en réduisant les coûts. Selon ZDNet, cette initiative montre qu'il est possible de fonctionner efficacement sans dépendre des produits propriétaires de Microsoft.
Indépendant, durable, sûr : Le Schleswig-Holstein sera une région pionnière en matière de numérique et le premier État allemand à introduire un poste de travail informatique numériquement souverain dans son administration. Avec la décision du cabinet d'introduire le logiciel libre LibreOffice comme solution bureautique standard, le gouvernement a donné le feu vert à la première étape vers une souveraineté numérique complète dans le Land, avec d'autres étapes à suivre.
Des solutions concrètes et réalisables
Pour les entreprises et les particuliers cherchant à faire la transition vers l'open source, voici quelques étapes concrètes :

Processus simplifié de transition
Évaluer les besoins : Identifiez les logiciels propriétaires utilisés et recherchez leurs équivalents open source. Par exemple, remplacez Microsoft Office par LibreOffice ou Google Drive par Nextcloud (je ferai un de ces 4 un article sur les alternatives viables, promis !).
Planifier la transition : Une migration vers l'open source doit être soigneusement planifiée. Commencez par les applications les moins critiques pour tester la compatibilité et la fonctionnalité, sur des environnements de tests ou pour les particuliers, en effectuant des tests sur des machines virtuelles.
Former les utilisateurs : Investissez dans la formation pour que vos employés soient à l'aise avec les nouvelles applications. De nombreux cours en ligne et tutoriels sont disponibles gratuitement.
Implémenter progressivement : Ne passez pas à l'open source du jour au lendemain. Adoptez une approche progressive pour minimiser les perturbations. Parlez de votre expérience, faites en part autour de vous, au sein des communautés
Soutenir la communauté : Contribuez à la communauté open source pour renforcer les solutions que vous utilisez. Signalez les bugs, participez aux forums et, si possible, contribuez au développement et au financement des projets.
La dépendance aux services des GAFAM et les faiblesses des systèmes propriétaires comme Windows mettent en évidence les risques d'une telle centralisation du pouvoir technologique. L'open source offre une voie vers l'autonomie numérique, réduisant les coûts et améliorant la sécurité. La transition vers Linux et d'autres solutions open source pourrait bien être la meilleure décision stratégique pour toute entreprise ou particulier souhaitant se libérer de l'hémorragie financière et de l'utopie de sécurité offertes par Microsoft (ou même Apple, qui ne sort pas spécialement du lot non plus, malgré les apparences parfois trompeuses).
Alors, la prochaine fois que votre Windows se fige au beau milieu d'une présentation importante, pensez à Linux. Non seulement vous pourriez sauver votre journée, mais aussi votre portefeuille et, certainement, votre santé mentale.
Sources multiples :
FranceTVinfo : l'incident Crowdstrike
The Enterprisers project
ZDNet - passer de Windows à linux
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